Etre heureux ensemble... ou comment devenir amoureux et le rester
J'y réfléchis, j'apprends à identifier ce qui compte pour moisoi, l'autre les autres et ce que je suis prêt à abandonner, en quelques sorte détruire, pour mieux reconstruire cette vie dont les trois grandes questions sont:
- Qu'est ce que je veux pour moi?
- Qu'est ce que désire l'autre voire les autres
- De quoi suis-je prêt à me séparer, à quoi vais-veux-puis je renoncer?
On s'arrange donc pour mieux vivre, la mémoire est le piment de l'existence et les éléments cachés confortent le système.
Je ne veux déplaire à personne, toujours arrangeant, éviter la confrontation puisque la vie est trop courte.
Mais cela n'est-il pas une fuite, un retranchement, une non-implication?
Dans la mesure où j'assume le fait de ne pas prendre position cela peut se passer, mais le choix de ne pas choisir t'exclut de fait du groupe. Effectivement le but premier était d'être consensuel au contraire de conflictuel ou en contradiction avec l'énoncé.
Il faut savoir être à deux, ne pas avoir l'impression que l'on nous (me) vole, que l'on me prend ou qu'elle veut m'asséner quelque chose.
Erich Fromm dit dans l'art d'aimer qu'un amour accompli est un pouvoir actif de participation.
En contraste à l'amour symbiotique, l'amour accompli implique la préservation de l'intégrité, de l'individualité. L'amour est chez l'homme un pouvoir actif qui démantèle les murs, en séparant l'homme de ses semblables, l'amour lui fait surmonter la sensation d'isolement et de séparation tout en lui permettant d'être lui-même en maintenant son intégrité. Le paradoxe réside en ce que deux êtres deviennent un et cependant restent deux.
L'amour est la seule solution humaine puisque ce désir de fusion interpersonnelle est le plus puissant dynamisme de l'homme. C'est la passion la plus fondamentale, c'est elle, cette force qui maintient la cohésion de la race humaine, du clan, de la société, de la famille.
L’équilibre en tête, je prends soin de mes besoins affectifs et physiques
Tout être humain est un être de besoins. Ainsi le comportement humain est motivé par des besoins fondamentaux et des incitateurs qui en quelque sorte nous propulsent vers la recherche de moyens pour satisfaire ces besoins.
Sur les plans physique et affectif, les besoins sont des états de privation. Ainsi, lorsque nous n’avons pas mangé ou bu depuis un certain temps, nous éprouvons le besoin d’avaler de la nourriture ou de boire de l’eau. Nous disons du corps qu’il a besoin d’oxygène, de liquide, de calories, de vitamines, de minéraux, etc. De la même manière, lorsque nous sommes isolés depuis un certain temps, nous éprouvons le besoin de contacts physiques ou sociaux. Nous avons besoin d’amour, de sécurité, de liens affectifs et sociaux, etc. Les besoins éveillent despulsions ou des sentiments, telles la faim, la soif, l’insécurité, etc.
Un incitateur est un objet, une personne ou une situation qui sont perçus comme pouvant satisfaire un besoin. L’argent, les aliments, une personne sexuellement attirante, un groupe d’amis, une confidente peuvent tous servir d’incitateurs qui motivent à l’action. Habituellement, le niveau d’activation est fonction du degré de privation, c’est-à-dire, plus le manque est élevé, plus la motivation est grande.
Les comportements humains dépendent donc de leurs besoins et ont pour but leur satisfaction. Pour maintenir ou pour retrouver leur équilibre, les individus doivent donc être capables d’identifier leurs propres besoins physiques et affectifs et de trouver des réponses satisfaisantes pour eux et respectueuses pour les autres et la société en général.
Connaître nos besoins affectifs et physiques
D’une part, il y a les besoins de déficience, qui correspondent à des manques qu’il faut combler et, d’autre part, des besoins de croissance, qui correspondent aux nécessités de la réalisation de soi. Ces besoins sont de nature physiologiques et psychologiques.
Les catégories de besoins sont classées selon l’ordre suivant:
- Les besoins physiologiques: Par besoins physiologiques, on entend l’ensemble des besoins dont la satisfaction permet d’assurer notre survie: nous devons les satisfaire pour nous garder en vie, dans un premier temps, et pour accéder à un certain bien-être dans un deuxième temps. En voici quelques exemples: respirer; manger; dormir; se vêtir; avoir une vie sexuelle active; faire de l’exercice; etc.
- Les besoins de sécurité: Les besoins de sécurité se rapportent à la nécessité de nous mettre à l’abri des menaces et des dangers actuels ou à venir. Ces besoins peuvent s’exprimer de diverses façons: se loger, se protéger, s’abriter, se déplacer, se sentir en sécurité vis-à-vis les crimes et les épreuves financières,développer des techniques d’auto-défense, etc.
- Les besoins sociaux: Les besoins d’appartenance et d’amour correspondent au besoin fondamental de l’être humain d’être en relation et de communiquer avec ses semblables. Ces besoins peuvent se satisfaire de différentes façons: donner et recevoir de l’affection; avoir des contacts intimes et enrichissants avec ses amis, ses parents, son conjoint, etc.; aimer et être aimé; être accepté dans ses différences; fonder une famille; faire du bénévolat dans un organisme humanitaire; faire partie d’un groupe dans lequel on se sent bien accueilli; entretenir de bonnes relations avec ses voisins, ses compagnons de travail; etc.
- Les besoins d’estime et d’accomplissement: Le besoin d’estime, c’est le besoin de sentir qu’on a de la valeur tant à nos yeux qu’aux yeux d’autrui. Le besoin d’accomplissement, lui, se réfère aux moyens utilisés pour nous prouver et prouver aux autres notre valeur en tant qu’individu.
· Le besoin de s’estimer soi-même peut se traduire par: la confiance en soi; la capacité de se reconnaître des compétences, des habiletés, des forces; etc.
Le besoin d’être estimé par autrui peut se traduire par: le besoin d’être respecté; le besoin d’être admiré; le besoin d’être apprécié et reconnu dans son milieu de travail et dans son milieu de vie; la recherche de prestige ou d’un statut social élevé; etc.
Le besoin d’accomplissement peut se traduire par: le développement de notre compétence personnelle; la capacité d’exercer un contrôle sur sa vie et sur son environnement; la réussite dans ce que l’on entreprend; la recherche d’autonomie personnelle; la possibilité d’avoir et de conserver un emploi; le désir d’être utile; le désir de donner une bonne éducation à ses enfants; etc.
- Les besoins de réalisation: Le besoin de réalisation s’apparente au besoin d’accomplissement. Il se définit par le désir de développer toutes les facettes de notre personnalité, d’actualiser au maximum notre potentiel, de devenir tout ce qu’on est capable de devenir.
· Le besoin de se réaliser peut emprunter diverses formes: s’entraîner en vue d’une compétition sportive; se spécialiser dans sa profession; se consacrer à une oeuvre; s’exprimer par les arts (littérature, musique, peinture, etc.) chercher à croître, à se développer, à s’améliorer de toutes les façons possibles; etc.
- La spiritualité: La spiritualité correspond à un besoin présent chez beaucoup d’êtres humains, à savoir le besoin d’entrer en relation avec une dimension autre que la dimension physique, matérielle, psychologique et sociale. La spiritualité relève de l’âme comme le besoin de manger relève du corps.
· La spiritualité, tout comme les autres besoins, s’actualise de différentes façons: méditer; prier; se joindre à une église; rechercher un sens à sa vie; etc.
Répondre à nos besoins tout en conservant l’équilibre
Prendre conscience de ses besoins, constitue la condition première et essentielle pour parvenir à leur répondre adéquatement. Une fois que nous les connaissons, il peut arriver que nous soyons confrontés à deux besoins incompatibles. Nous agirons alors en fonction du besoin de niveau inférieur. Par exemple: nous sommes moins préoccupés par la reconnaissance sociale ou pressés de finir la lecture d’un bon roman si nous sommes tenaillés par la faim ou si nous avons attendu une demi-heure en ligne pour aller à la toilette.
De quelle façon cette hiérarchie de besoins est-elle liée à la motivation? Aussi longtemps que les besoins primaires (physiologiques et de sécurité) ne sont pas satisfaits, ils monopolisent l’attention de l’individu, ce qui affecte son comportement.
Toutefois, la satisfaction des besoins primaires ne suffit pas pour qu’un sentiment de contentement soit observé. Au contraire, au moment où les besoins de base sont satisfaits, de nouveaux besoins surgissent (sociaux, d’estime de soi, de réalisation) et deviennent des facteurs motivants. Ainsi lorsque sa nourriture et son logement sont assurés, l’individu est motivé à satisfaire les besoins du niveau suivant de la hiérarchie qui deviennent alors les facteurs motivants. Ce «processus» de maturation des besoins libère de nouvelles énergies qui poussent à l’action.
Un individu peut monter ou descendre les niveaux de la hiérarchie des besoins. Des événements stressants, tels que la perte d’un emploi, peuvent faire renaître des besoins de sécurité chez un individu qui était préoccupé depuis longtemps par la satisfaction de besoins de niveau plus élevé. Le respect et l’admiration occupent, à ce moment-là, une place secondaire; c’est le souci de faire face à ses obligations financières qui prédomine.
Contrairement aux autres besoins, le besoin de réalisation constitue une source de motivation même s’il a été assouvi. Chacun prend les moyens qui lui conviennent pour satisfaire ses besoins. Il utilisera ses connaissances, ses ressources personnelles ainsi que les ressources de son réseau social pour identifier des moyens satisfaisants pour lui et respectueux pour les autres.
Virage, Volume 3 Numéro 3, Printemps 1998
Et si le plus humain des sentiments n'était qu'affaire de molécules?
La chimie de l'amour/ Jake MacDonald
Il pleut sur New York. Des milliers de voyageurs s'engouffrent dans la gare de Penn Station. La femme blonde assise seule dans lasalle des départs lève la tête, me voit qui la regardeet me lance un regard dure qui signifie: "Présentez-vous si vous êtes celui que je pense ou fichez moi la paix."
- Docteur Fisher je présume?
Helen Fisher se lève et me tend une m,ain menue. C'est une femme mince de cinquante sept ans, vêtue en bonne New-Yorkaise, de noir des pieds à
La spécialité du Dr Fisher, c'est l'être humain. Elle revient tout juste d'un séjour loin de toute civilisation, dans une tribu de chasseurs africains de l'âge de pierre. Parmis ses décovertes, la notion que nous réagissons de façon instinctive en présence d'un membre séduisant de l'autre sexe. Mettez un homme et une femme libres à moins de trois mètres l'un de l'autre, et ils vont généralement se faire la cour en adoptant un comportement qui a évolué il y a très longtemps - un rituel plutôt amusant à observer pour ceux qui sont habitués à le reconnaître, ce qui n'est pas le cas de la majorité d'entre nous.
A l’époque où elle a obtenu son doctorat en anthropologie physique, très peu de scientifiques s’intéressaient au comportement de la séduction chez l’être humain. Le consensus voulait que les manifestations entourant le flirt, la sexualité et le mariage soient déterminées culturellement -
Et donc différent d’un pays à l’autre. Mais Helen Fisher n’y croyait pas. Elle a donc accumulé une impressionnante série de données indiquant que les gens choisissent leur partenaires sexuels, se marient, sont fidèles et divorcent selon des modèles prévisibles, aussi anciens que notre espèce elle-même.
Le message du Dr Fisher s’ouvre sur une notion aujourd’hui familière : les hommes et les femmes sont des êtres très différents, non pas parce qu’ils ont été élevés différemment, mais parce que quatre millions d’années d’évolution les ont dotés d’un cerveau et d’un tempérament propres à chaque sexe.
Un exemple : les hommes, dit la scientifique, sont beaucoup plus agressifs que les femmes, et cette agressivité innée les motive à exceller en affaires et en politique. Quant aux femmes, ajoute-t-elle, elles préfèrent comme partenaires sexuels et compagnons de vie – même si elles jurent le contraire- les hommes au statut social élevé.
Ces opinions n’ont évidemment pas rendu Helen Fischer très populaire auprès des féministes.
- Elles pensent que mes idées peuvent causer du tort, dit-elle en affirmant êtrte elle-même féministe et avoir su tirer son épingle du jeu dans le monde majoritairement masculin de l’anthropologie.
- Elles s’imaginent que je trahis
S’agissant de comportement humain, les faits sont encore sujets à controverses. Dans l’Angleterre du XVIIème siècle, le philosophe John Locke parlait de l’esprit d’un jeune enfant comme d’une « Tabula rasa », une page blanche sur laquelle n’importe quelle vie pouvait éventuellement être gravée. Puis au XIXème siècle, la théorie de la sélection naturele de Charles Darwin redonnait à la nature, ou l’inné, le rôle principal. Cette perspective a dominé la science jusqu’au XXème siècle, lorsque les idées de Darwin ont été détournées par le mouvement eugénique (ensemble des méthode qui visent à améliorer le patrimoine génétique de groupe humain, en limitant la reproduction des individus porteurs de caractères jugés défavorables ou en promouvant celle des individus jugés favorables) et le nazisme dont les tenants affirmaient la supériorité naturelle de la race blanche. A la fin de la seconde guerre mondiale, ce « darwinisme social » était répudié.
L’oasis est faite pour le corps et le désert pour l’âme (proverbe arabe)
- Et dans les années cinquante relativement Helen Fisher, tous les spécialistes des sciences sociales étaient de nouveau d’avis que la culture façonnait notre comportement.
- A la fin des années soixante, elle poursuit des études à l’université du Colorado. C’est l’époque de la guerre du Viêtnam, et le féminisme, l’amour libre et l’égalité radicale dominent
- Je faisais partie d’un couple de jumelles identiques, témoigne Helen Fisher, alors je savais que la biologie avait un effet sur le comportement. Mais je ne me suis pas lancée dans de longs débats avec mes confrères. Je me suis simplement dit qu’ils avaient tort.
Elle obtient un diplôme en psychologie, mais découvre sa véritable vocation à la lecture du livre de Jane Goodall, « Les chimpanzés et moi ».
L’auteur racontait comment ces créatures tissent des liens d’amitié, sont jalouses, ont des ennemis et rivalisent entre elles au sein de véritables structures politiques. En lisant ce livre, j’ai soudain compris qu’il existait une discipline où l’on proposait des explications à la fois sur nos origines physiques et psychiques.
Cette discipline était l’anthropologie. Helen a une première révélation dans un wagon bondé du métro de New York, alors qu’elle consulte des statistiques sur le divorce.
- Il s’agissait de données de l’ONU portant sur 62 pays et remontant à 1947, raconte-t-elle. De façon remarquable, les statistiques révélaient que les gens ont tendance à divorcer au bout d’environ quatre ans de mariage. Pour moi, cela montrait clairement que le divorce n’était pas le résultat d’un quelconque malaise culturel, mais un aspect de notre comportement reproductif inné. Elle se met à examiner le cas de « couples »dans le règne animal et découvre que, chez de nombreuses espèces, les partenaires restent ensemble seulement le temps d’élever une première portée.
- Chez l’homme, la durée moyenne de la petite enfance est de quatre ans remarque-t-elle.
Son étude des données de divorce l’amène à faire des recherches poussées sur le comportement sexuel animal et humain, qui culminent en un livre : «Histoire naturelle de l’amour ». Elle y examine les pulsions primitives qui font que les hommes et les femmes sont attirés les uns par les autres, forment des couples et finissent éventuellement par les briser.
- Certains ont été choqués par le livre, regrette-t-elle. Mais je n’y prônais pas l’infidélité, l’adultère ni le divorce. J’expliquais seulement les fondements biologiques de la nature humaine.
- La majorité des couples, bien sûr, survivent à la crise des quatre ans. Quel ciment les unit ? Est-ce l’amitié la dépendance, l’attraction sexuelle? La plupart d’entre nous considèrent que ce sont là divers aspects de cette force complexe appelée l’amour. Mais les recherches du Dr Helen Fisher indiquent que le désir sexuel, la passion et l’attachement à long terme constitue plutôt des sentiments distincts.
- Le désir n’est pas l’amour, corrige-t-elle. Il est nourri par la chimie du cerveau, tout simplement. Mais c’est un jeu dangereux que d’y céder facilement, avoir des relations sexuelles avec quelqu’un simplement parce qu’il vous attire. Car les taux d’oxytocine et de vasopressine du cerveau bondissent alors, et il vaut mieux être prêt à faire face aux conséquences. Ces puissantes substances engendrent des sentiments d’attachement, et l’on peut alors se sentir émotionnellement lié à une personne qui ne nous convient pas du tout.
- La passion s’accompagne de son propre déluge de substances chimiques. Cette émotion pense Helen Fisher, engendre la production de dopamine, qui induit à son tour des sentiments obsessionnels envers le partenaire sexuel. Dans une perspective évolutioniste, cette drogue naturelle fait en sorte que les deux partenaires s’attachent l’un à l’autre et font les efforts requis par une éventuelle conception. Ce sentiment se caractérise aussi par des « pensées envahissantes » continuelles envers l’être aimé
- Les gens amoureux disent qu’ils pensent à l’être cher au moins nonante pour cent du temps, note Helen Fisher. Pas étonnant qu’ils se sentent si perturbés.
La scientifique travaille actuellement à un ouvrage portant sur la chimie cérébrale de la passion
Elle affirme que, même si les amoureux sont littéralement intoxiqués par ce sentiment, celui-ci finit par s’estomper. Pourquoi ? Il se peut que les terminaisons nerveuses du cerveau s’habituent au niveau élevé de stimulants naturels ou que le taux de ces derniers finissent par diminuer. Dans un cas comme dans l’autre dit-elle, le sentiment s’évanouit au bout de trois ans. Pour certaine personne c’est le début de la fin de leur relation.
- Mon avis en tant que femme, et non comme scientifique, est que le sentiment amoureux se compose en fait de trois éléments distincts : le sexe, la passion et l’attachement, analyse-t-elle.
Une liaison à long terme recèle sans doute une part de ces trois composantes, mais la préservation de chacune nécessite des efforts. Il faut d’abord choisir le bon partenaire. Puis établir certains buts communs et s’y attarder. La passion est comme un tour de manége, une saisissante expérience physiologique et psychologique qui peut noyer
Helen Fisher estime que les couples qui survivent à la mort de la passion peuvent ensuite faire la transition vers ce qu’elle appelle l’attachement. Lorsque que la passion decline et que l’attachement augmente, pense-t-elle, la concentration des molécules liées à ce sentiment- l’oxytocine et la vasopressine- augmentent aussi. Contrairement à la dopamine, qui nous fait l’effet d’un super carburant, ces substances ont tendance à nous calmer, dit-elle.
- Lorsque deux personnes vivent un attachement heureux, elles éprouvent de la sérénité et de
Helen Fisher s’est elle–même mariée lorsqu’elle avait vingt-trois ans. Cette union a duré six mois. Au cours de son existence, elle a connu une série de « merveilleuses » relations, mais elle vit toujours seule.
Alors que nous retournons chez elle en taxi, elle me raconte qu’elle fréquente en ce moment un homme plus âgé. Il luit lit de la poésie, mais part souvent en voyages d’affaires en Europe.
- Je cherche l’amour avec un grand A, comme tous le monde sur cette planète, confie-t-elle. Si cela fonctionne avec cet homme, j’en serai heureuse. Sinon, je vais essayer encore. Je n’abandonnerai jamais, ce n’est pas dans la nature humaine d’abandonner. Dans les grands édifices qui bordent les rues, des milliers de petites lumières brillent dans l’obscurité. Chacune est une allusion à une vie que nous ne vivrons jamais, à des inconnus qui le resteront toujours.
- - On me reproche souvent de démythifier l’amour. Je réponds que si vous avez des connaissances musicales, est ce que cela vous empêche d’être transportés par un concertos[…] ?.
Le mystère ne disparaît pas, il devient plus profond.
Affect actif : l’homme est libre, et libre de son affect. L’amour est actif, la pratique d’un pouvoir humain qui peut s’exercer dans la liberté et jamais sous contrainte. Puisqu’il est actif, il consiste à donner et non à recevoir.
Affect passif : L’homme est poussé, objet d’une motivation dont il n’est pas lui-même conscient ; Spinoza affirme que vertu et pouvoir sont 1 seule et même chose.
La signification du don.
Le malentendu le plus courant est croire que donner, c’est « abandonner » quelque chose, se priver de, renoncer. La personne dont le développement caractériel n’a pas dépassé le stade où prévaut la tendance à recevoir, exploiter ou amasser éprouve le don de cette manière. Le caractère mercantile est prêt à donner mais il veut recevoir, donner sans recevoir équivaut pour lui à être mystifié, trompé. Les gens à orientation non productive, ressentent le don comme un appauvrissement. Certains érigent le don en vertu mais en le concevant comme un sacrifice. Ils ont l’impression que précisément dans la mesure où il est pénible de donner, on devrait donner, la vertu du don réside pour eux dans l’acceptation même du sacrifice. Deleur point de vue, la norme selon laquelle il vaut mieux donner que recevoir signifie qu’il vaut mieux endurer la privation que faire l’expérience de la joie.
Pour un caractère productif en revanche le don revêt une signification opposée, il constitue la plus haute expression de puissance. Dans l’acte même de donner, je fais l’épreuve de ma force, de ma richesse, de mon pouvoir. Cette expérience de vitalité et de puissance accrue, me remplit de joie. Je m’éprouve comme surabondant, dépensant, vivant dès lors comme joyeux. Donner est source de plus de joie que recevoir, non parce qu’il s’agi d’une privation, mais parce que dans le don s’exprime ma vitalité. Dans l’acte sexuel, l’homme fait don de lui-même.
Marx : « Chacune de vos relations à l’homme et à la nature doit être une expression définie de votre vie réelle, individuelle correspondant à l’objet de votre volonté. Si vous aimez sans susciter l’amour, c’est à dire si votre amour comme tel ne produit pas l’amour, si par l’expression de votre vie comme personne aimante vous ne faites pas de vous-mêmes une personne aimée, alors votre amour est impuissant, malheureux ».
Il faut toutefois surmonter la dépendance :
- l’omnipotence narcissique,
- Le désir d’exploiter les autres ou d’amasser, sinon peur de donner et donc … d’AIMER.
Il est à peine besoin de souligner que la capacité que la capacité d’amour en tant que don, dépend du développement caractériel. Cette capacité d’amour présuppose que la personne ait atteint une orientation foncièrement productive, il en est ainsi lorsqu’elle a surmonté la dépendance.
L’omnipotence narcissique, le désir d’exploiter les autres et d’amasser implique la peur de donner et par conséquent d’aimer.
Ce n’est pas uniquement dans le don que l’amour manifeste son caractère actif, mais aussi dans le fait qu’il implique toujours, quelques soient les formes qu’ils prenne, certains éléments fondamentaux, en l’occurrence la sollicitude, la responsabilité, le respect et la connaissance.
L’amour est une sollicitude active pour la vie et la croissance de ce que nous aimons : se donner de la peine pour quelque chose et la faire croître -> Amour. (Alors ça va, tout va bien et mieux… mais par rapport au prix, facturation… j’ai des scrupules).
Respect= regarder, i.e être conscient de l’individualité unique.
Le respect n’est possible que si j’atteins l’indépendance, sans avoir besoin de béquilles. L’amour est l’enfant de la liberté.
Dans l’amour, l’homme et la femme renaissent. Le déviant homosexuel représente un cas d’échec à atteindre cette union polarisée et dès lors endure la souffrance d’une séparation jamais surmontée, son échec, à vrai dire, il le partage avec l’hétérosexuel moyen qui est incapable d’aimer.
L’amour passion côtoie l’angoisse, c’est le bonheur à condition de faire abstraction du dénouement. Le couple donne la sécurité et la santé, pas le bohneur.
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